À nos corps mutants,2022
chaux, sable, fibre de sisale, S.C.O.B.Y, résines végétales, cire, pigments, corde de chanvre, glycérine végétale
dimensions: cocon1,110x60x50cm/cocon2, 110x60x45cm/cocon3,60x40x25cm/cocon 4,30x25x25cm/cocon 5,100x25x10cm/cocon 6, 100x60x40cm
À nos corps mutants est une installation où plusieurs formes évoquant des cocons sont suspendues, tenant ensemble dans un rapport de tension par des cordes de chanvre enduites de glycérine. Chaque cocon possède un squelette de chaux, matière se transformant en pierre avec les années, par processus de carbonatation. Ces squelettes sont recouverts par strates, de souches-mères, comme des membranes.
Certaines strates sont vieilles de deux ans, certaines de plusieurs jours, d’autres ont été appliquées le jour même de l’exposition du diplôme. Ces formes hybrides sont ambiguës, elles sèchent et se renouvellent à chaque geste. Elles signifient aussi bien le début que la fin. Elles sont en mutation. La suspension évoque un état de transition. Elles forment un ensemble, nouées de manière organique dans un jeu de continuités et discontinuités de l’espace. Il y a une forme de fragilité, de précarité. Chaque noeud est travaillé à la glycérine donnant une dimension sculpturale au système d’accroche.
Je travaille par strates de manière picturale, des pigments ou d’autres matières résineuses sont incorporés, il y a un côté aléatoire de l’orde du laisser-faire. Les nouvelles strates absorbent les dernières. Elles évoluent à l’image d’un corps : lentement.
J’ai fantasmé à travers cette installation des formes de vie ni minérales, ni végétales, ni animales où des corps en engendrent d’autres sans fin.
J’ai une approche picturale de la sculpture, inspirée des chairs de cire de Berlinde de Bruychere ou encore des Technological Reliquaries de Paul Thek; artiste dont je partage la même expérience marquante de la vision des catacombes des capucins à Palerme. La matérialité des corps exposés dans ce lieu influencera ma pratique.